Bonjour,
Ayant un grand besoin de défoulement sur mon histoire de petit citoyen, mes quelques neurones vaillantes m'ont conseillées de raconter mon histoire. Je ne sais pas si elle va vous intéresser mais d'après mon entourage, elle vaut son pesant de cacahouètes !
Alors voilà , je vais essayer d'être précis et concis ...
Je m'appelle Jean-Marc, 44 ans, fonctionnaire depuis 22 ans, d'origine bretonne exilé à Villefranche-sur-Saône.
D'après un psy, mes parents ne m'ont pas mis le pied à l'étrier de la vie et j'ai donc sombré. Pour certain c'est alcool, d'autre la drogue, les jeux, moi, ce fut l'argent. Je me suis donc endetté à travers de multiples crédits à partir de 1993. 1997, mon frère Christophe, 29 ans, met fin à ses jours pour diverses raisons. Je plonge moralement, je m'écroule et m'enfonce encore plus dans mes conneries. Le 31 janvier 2001, je suis dans le mur, 4000 euros de remboursement par mois pour à peine 2000 de salaire, et je décide de mettre fin à mes jours. A 5h30 du matin, sur le trajet du travail, j'enfourche ma Ducati 888, j'ouvre les gaz en grand, je fixe un revolver sur le réservoir et à 150 km/h, boom, j'appuie sur la détente et le 38 m'envoie une balle à travers la gorge. Je finis ma course dans des branchages sur un talus et c'est à 6h du matin qu'on me découvre sous la moto. 3 jours d'hôpital et je suis à nouveau sur pied. La balle à soigneusement évité les organes vitaux pour ressortir derrière le cou et basta (je devrai avoir ma statut à Lourdes )) )
Avec 100 000 euros de dettes, je dépose un dossier de sur-endettement. Les organismes de crédits à qui je dois de l'argent refuse le plan et au bout de 12 mois, sur décision de justice, un plan est imposé sur 8 ans à raison de 10 000 euros par an (8 ans car à l'époque, on ne pouvait faire plus). Pendant ces 12 mois de tractations, je donne quelques euros à chacun pour ne pas rompre les paiements comme me l'avait conseillée la Banque de France.
Aujourd'hui, voilà 8 ans que je paie, pas une erreur, une gestion bancaire au petits oignons m'ont permis de gagner la confiance de ma banque et les félicitations du jury ! Mais, et c'est là que ça devient un poil fou, mon plan se termine à la fin de ce mois. Il me reste 20 000 euros de dettes, j'ai contacté les organismes à qui je dois de l'argent et ces derniers m'ont indiqué qu'ils allaient reprendre les mensualités d'il y a 9 ans. Bien sur, je ne peux pas payer et je me retourne vers la Banque de France pour monter un nouveau dossier. Le dossier est rejeté à ma grande surprise. Pourquoi ? Et bien j'ai eu le malheur de suivre les conseils du papa de Jean, travailler plus pour gagner plus ! Depuis décembre 2008, de nouveaux décrets permettent aux fonctionnaires de cumuler une activité, j'ai donc obtenu le droit de monter ma petite entreprise (ah ce Bashung, la classe...) et depuis le 1er mars, je suis auto-entrepreneur en services informatiques. Les quelques euros gagnés m'ont permis de solder deux dossiers de crédit et d'offrir une semaine de vacances à ma famille, je ne suis pas aux portes du CAC40 ! Quelle erreur, mon dossier est rejeté par la BDF car elle estime que je relève du tribunal de commerce vu que je suis auto-entrepreneur. J'ai beau tenter d'expliquer que cette activité est accessoire pour mieux payer mes dettes, que neni, rien n'y fait. Je me retourne vers le tribunal de commerce qui me dit qu'il n'est pas compétent puisque je n'ai aucune dette professionnel ! cool ! J'appelle ma banque qui n'est pas contre un prêt pour payer mes dettes mais il ne faut plus que je sois fiché BDF en sur-endettement. Cool ! Je rappelle la BDF qui accepte de me rayer si j'apporte la preuve que j'ai 20 000 euros ! cool ! Tout le monde me dit que c'est la loi et que c'est comme ça. Il y a 8 ans, quand j'avais déposé mon dossier de sur-endettement, on m'avait dit qu'avec une décision de justice qu'on ne pourrait pas me prendre d'intérêt. M'ouai, les organismes de crédit m'ont tapé 15 000 euros et aujourd'hui on me dit que c'est dommage pour moi mais qu'on n'y peut rien. On me conseille de prendre un avocat mais je le paie comment ? Pis sur combien d'année ? Sauf qu'en novembre, on va me prélever 4000 euros sur 2000 de salaire, je vais me retrouver dans le rouge, interdit bancaire, etc... Bref, le cercle infernal alors que je veux payer mes dettes et reconstruire ma vie, that's all.
Moralité de l'histoire ? Il y a 9 ans, je n'aurai pas du déposer un dossier de sur-endettement pour les 100 000 euros que je devais. J'aurai du braquer une banque, aller planquer mon butin au fond d'un bois, prendre 10 ans de prisons, être dehors au bout de 5 pour bonne conduite, bénéficier de tous les moyens de soutien et de réinsertion, retourner chercher mon magot et aujourd'hui, je serai heureux comme un prince dans ma p'tite vie !
Voili voilou, j'ai résumé et zappé pas mal d'évènements (les recommandés que j'ai du envoyer pour prouver qu'une balle m'avait traversée la gorge, etc...). Malheureusement, je crains que mon histoire soit banale dans cette société devenue inhumaine :-(
Kenavo
Jean-Marc
Ayant un grand besoin de défoulement sur mon histoire de petit citoyen, mes quelques neurones vaillantes m'ont conseillées de raconter mon histoire. Je ne sais pas si elle va vous intéresser mais d'après mon entourage, elle vaut son pesant de cacahouètes !
Alors voilà , je vais essayer d'être précis et concis ...
Je m'appelle Jean-Marc, 44 ans, fonctionnaire depuis 22 ans, d'origine bretonne exilé à Villefranche-sur-Saône.
D'après un psy, mes parents ne m'ont pas mis le pied à l'étrier de la vie et j'ai donc sombré. Pour certain c'est alcool, d'autre la drogue, les jeux, moi, ce fut l'argent. Je me suis donc endetté à travers de multiples crédits à partir de 1993. 1997, mon frère Christophe, 29 ans, met fin à ses jours pour diverses raisons. Je plonge moralement, je m'écroule et m'enfonce encore plus dans mes conneries. Le 31 janvier 2001, je suis dans le mur, 4000 euros de remboursement par mois pour à peine 2000 de salaire, et je décide de mettre fin à mes jours. A 5h30 du matin, sur le trajet du travail, j'enfourche ma Ducati 888, j'ouvre les gaz en grand, je fixe un revolver sur le réservoir et à 150 km/h, boom, j'appuie sur la détente et le 38 m'envoie une balle à travers la gorge. Je finis ma course dans des branchages sur un talus et c'est à 6h du matin qu'on me découvre sous la moto. 3 jours d'hôpital et je suis à nouveau sur pied. La balle à soigneusement évité les organes vitaux pour ressortir derrière le cou et basta (je devrai avoir ma statut à Lourdes )) )
Avec 100 000 euros de dettes, je dépose un dossier de sur-endettement. Les organismes de crédits à qui je dois de l'argent refuse le plan et au bout de 12 mois, sur décision de justice, un plan est imposé sur 8 ans à raison de 10 000 euros par an (8 ans car à l'époque, on ne pouvait faire plus). Pendant ces 12 mois de tractations, je donne quelques euros à chacun pour ne pas rompre les paiements comme me l'avait conseillée la Banque de France.
Aujourd'hui, voilà 8 ans que je paie, pas une erreur, une gestion bancaire au petits oignons m'ont permis de gagner la confiance de ma banque et les félicitations du jury ! Mais, et c'est là que ça devient un poil fou, mon plan se termine à la fin de ce mois. Il me reste 20 000 euros de dettes, j'ai contacté les organismes à qui je dois de l'argent et ces derniers m'ont indiqué qu'ils allaient reprendre les mensualités d'il y a 9 ans. Bien sur, je ne peux pas payer et je me retourne vers la Banque de France pour monter un nouveau dossier. Le dossier est rejeté à ma grande surprise. Pourquoi ? Et bien j'ai eu le malheur de suivre les conseils du papa de Jean, travailler plus pour gagner plus ! Depuis décembre 2008, de nouveaux décrets permettent aux fonctionnaires de cumuler une activité, j'ai donc obtenu le droit de monter ma petite entreprise (ah ce Bashung, la classe...) et depuis le 1er mars, je suis auto-entrepreneur en services informatiques. Les quelques euros gagnés m'ont permis de solder deux dossiers de crédit et d'offrir une semaine de vacances à ma famille, je ne suis pas aux portes du CAC40 ! Quelle erreur, mon dossier est rejeté par la BDF car elle estime que je relève du tribunal de commerce vu que je suis auto-entrepreneur. J'ai beau tenter d'expliquer que cette activité est accessoire pour mieux payer mes dettes, que neni, rien n'y fait. Je me retourne vers le tribunal de commerce qui me dit qu'il n'est pas compétent puisque je n'ai aucune dette professionnel ! cool ! J'appelle ma banque qui n'est pas contre un prêt pour payer mes dettes mais il ne faut plus que je sois fiché BDF en sur-endettement. Cool ! Je rappelle la BDF qui accepte de me rayer si j'apporte la preuve que j'ai 20 000 euros ! cool ! Tout le monde me dit que c'est la loi et que c'est comme ça. Il y a 8 ans, quand j'avais déposé mon dossier de sur-endettement, on m'avait dit qu'avec une décision de justice qu'on ne pourrait pas me prendre d'intérêt. M'ouai, les organismes de crédit m'ont tapé 15 000 euros et aujourd'hui on me dit que c'est dommage pour moi mais qu'on n'y peut rien. On me conseille de prendre un avocat mais je le paie comment ? Pis sur combien d'année ? Sauf qu'en novembre, on va me prélever 4000 euros sur 2000 de salaire, je vais me retrouver dans le rouge, interdit bancaire, etc... Bref, le cercle infernal alors que je veux payer mes dettes et reconstruire ma vie, that's all.
Moralité de l'histoire ? Il y a 9 ans, je n'aurai pas du déposer un dossier de sur-endettement pour les 100 000 euros que je devais. J'aurai du braquer une banque, aller planquer mon butin au fond d'un bois, prendre 10 ans de prisons, être dehors au bout de 5 pour bonne conduite, bénéficier de tous les moyens de soutien et de réinsertion, retourner chercher mon magot et aujourd'hui, je serai heureux comme un prince dans ma p'tite vie !
Voili voilou, j'ai résumé et zappé pas mal d'évènements (les recommandés que j'ai du envoyer pour prouver qu'une balle m'avait traversée la gorge, etc...). Malheureusement, je crains que mon histoire soit banale dans cette société devenue inhumaine :-(
Kenavo
Jean-Marc